De la République trahie aux rafles des Juifs en 1942
dans le nord-est de la France-Comté
Nadia HOFNUNG

Les Dossiers belfortains de la mémoire juive ; novembre 2024 ; ISBN 978-2-959694-12-7 ; 376 pages ; 35 €

Zone interdite 1940-1942
Alors que l’Europe de l’Est en proie à l’antisémitisme voit naître le national-socialisme, les persécutés juifs cherchent refuge à l’ouest. Au tournant des années 1940, la partie nord-est de la Franche-Comté est une zone de fixation ou de passage des évacués d’Alsace et des réfugiés étrangers, vers le sud. Cette zone est déclarée interdite par les autorités Allemandes.
Qu’advient-il des communautés juives locales ? Cet ouvrage a pour objet d’y répondre.
Résidents, réfugiés ou en transit, Français et étrangers, la barbarie nazie ne les épargne pas.
Cet ouvrage s’intéresse aussi aux Juifs de la Résistance Française, ainsi qu’aux survivants, notamment au sauvetage des enfants avec la contribution de l’historienne Katy Hazan, spécialiste de l’OSE – L’Œuvre de Secours aux enfants.
Le lecteur immergé dans un travail d’investigation pose un visage et un récit attaché à chaque nom évoqué, au fil des témoignages recueillis.
Le cœur de l’ouvrage documente grâce à des sources d’archives chacune des personnes juives arrêtées sur l’année 1942.
Ce travail nous conduit au-delà de la Franche-Comté par diverses ramifications et déplacements des fugitifs vers la zone non-occupée.
Il explore la multitude insoupçonnée de gestes de résistance qui révèlent des personnages de la Résistance franc-comtoise et de la Résistance civile qui ont apporté leur aide.
Ce livre se met au service de la mémoire, il espère aiguiser la curiosité et inviter le lecteur à le dévorer ou à s’y référer.
Ce travail a le privilège d’être préfacé par l’historienne Marie-Antoinette Vacelet, spécialiste de cette période dans le Territoire de Belfort.
Les années 1943 et 1944 feront l’objet d’une publication ultérieure.


"J'aimerais que le lecteur soit aussi passionné que je l'ai été"
Johan Beausergrat
Extraits d'un article paru dans
l'Est Républicain, 30 novembre 2024

(…)L'aboutissement d'un long travail. Depuis près de quatre années, Nadia Hofnung s'est lancée dans un travail historique conséquent : retracer le parcours de la communauté juive dans le Nord Franche-Comté en 1942, année des premières rafles et des premiers convois de déportation.

(…) Bien qu'il soit centré sur l'année 1942, l'ouvrage ne "commence pas le 1er janvier et ne se termine pas le 31 décembre, indique Nadia Hofnung. L'autrice retrace le contexte des années 30 et la poussée de l'antisémitisme avant de s'attacher aux destins des enfants, femmes et hommes dont la vie a été bouleversée. Le rôle des résistants, des justes et des héros n'est pas oublié. "Je veux que ce livre serve d'outil de travail pour les enseignants, les chercheurs, la recherche locale…", ajoute la présidente de l'association Judaïques Cultures.

Face à la quantité de documents, Nadia Hofnung a réalisé un travail de fourmi. Elle a dû "se structurer et organiser les archives". Une tâche encore plus complexe lorsqu'il faut décrypter une situation inhabituelle, à l'instar de cette famille de Ravilliers soudainement disparue du recensement.  De nombreux déplacements ont été nécessaires à Vincennes, Besançon ou Caen où se trouve le Service historique de la Défense.

Dans ce livre, "tout est vérifiable. Quand je ne sais pas, je ne sais pas" précise-t-elle.  Cà a été passionnant de faire ça. J'aimerais que le lecteur soit aussi passionné que je l'ai été pour réaliser le travail de recherche".

Cet imposant ouvrage de 376 pages est le premier d'une trilogie. Nadia Hofnung prévoit déjà un second tome consacré aux années 1943 et 1944, avant de se lancer sur un troisième, destiné aux Juifs belges et hollandais. Des communautés arrivées en Nord Franche-Comté "pour passer en Suisse mais qui ont été arrêtées. (…)


Elle fait briller notre communauté de toute son histoire
Gilles Benhamou
Président de la communauté israélite de
Belfort nord Franche-Comté

Nadia a déposé ses valises à Belfort, il y a 30 ans, en compagnie de sa famille. Elle s’est immédiatement passionnée pour la communauté israélite locale et son histoire. Une grande partie de son temps libre, elle l’a consacrée à enrichir ses connaissances sur la vie juive à Belfort et ses environs, pour ensuite nous les partager. C’est une grande chance pour notre communauté, que Nadia se soit investie avec tant d’enthousiasme, dans ce travail de mémoire. Beaucoup s’éteignent sans laisser aucune trace ou très peu. Une belle étoile a mené jusqu’à nous cette historienne, qui sans répit s’est attelée à une étude mémorielle de tout ce qui respire le judaïsme dans le nord Franche-Comté, ne laissant place à aucun autre loisir depuis tout ce temps que nous la côtoyons.

Elle a mené de nombreuses actions comme la réalisation de témoignages filmés des anciens déportés de notre cité, un magazine anniversaire retraçant les 150 ans de la synagogue de Belfort, une plaque mémorielle inscrivant rabbins et présidents pour la postérité, sans compter les nombreux évènements culturels, conférences et concerts. Elle pense et finalise actuellement un parcours touristique pour le cimetière israélite de Belfort, et s’investit dans la création d’un espace muséographique pour notre synagogue. Depuis de très nombreuses années, elle est la brillante rédactrice en chef de notre journal Shalom, et révèle, lors de nos cérémonies commémorant le souvenir de la Shoah et la déportation, de beaux récits sur ceux qui ont fait l’histoire de notre communauté belfortaine. Elle a entrepris avec son époux Laurent depuis quelques années, une nouvelle mission, celle de transmettre aux plus jeunes, la connaissance du judaïsme, tout en luttant contre l’antisémitisme.

Pour ponctuer ce récital, voilà que Nadia nous fait l’offrande de cet ouvrage majuscule sur la déportation en 1942, dans le nord Franche-Comté. Voilà des années que ce projet était à l’étude, mené en parallèle de tous les autres. Le temps de nombreuses investigations telle une véritable enquêtrice, pour révéler certains secrets enfouis ou découvrir des vérités. Un travail de longue haleine, un talent qui va aujourd’hui profiter à la mémoire de notre communauté.

Je tiens à te dire un grand merci Nadia et toute ma gratitude, au nom de tous les membres de notre communauté, les vivants et ceux qui l’ont faite, pour cette énergie sans reprendre ton souffle, mise au service de la mémoire juive du Territoire de Belfort et des localités proches, depuis tout ce temps que tu es parmi nous. Je souhaite un plein succès à cette édition, qui nourrira aussi bien ceux qui ont un rapport étroit avec cette période dramatique que fut la déportation des juifs, pendant la Seconde guerre mondiale, que les générations suivantes auxquelles il te tient à cœur de transmettre.
Mes sincères félicitations !

Lire aussi : La communauté juive de Belfort dans la Shoah

 

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