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 de Jacquot GRUNEWALD |
Le Louvre : Ils ne savaient pas !
Moi, ce qui m'a étonné, c'est qu'on n'ait pas accusé les Sionistes! Il y a eu un bruit, vite démenti, qu'un nouvel ami de la sainte famille aurait voulu faire plaisir à Sarah. Mais "Bi-bijou", comme on s'est mis à l'appeler, a son fournisseur habituel en bracelets et n'en a pas besoin d'autres. Encore qu'une couronne ne lui aurait pas déplu et lui serait revenue de droit.
Non, ce qui aurait dû alerter les services, ce sont les propos d'un Sioniste nommé Isaïe, qui depuis belle lurette annonçait :
"Jérusalem… Voici que je vais sertir tes pierres et poser tes fondations sur des saphirs. Je ferai tes créneaux avec des rubis, tes portes en cristal de roche, et toute ton enceinte avec des pierres précieuses" !
Smortrich aurait pu penser qu'avant d'annexer le Louvre, il prenait un échantillon. Pour voir comment ça ferait du côté de Méa Chearim.
Mais personne n'y a pensé. Ou plutôt personne ne savait : En France, disait Levinas, on connaît la mythologie grecque. Mais la Bible : Nada !
27 octobre 2025

Démocratie, mon amour
Charybde ou Scylla ?
Hillel ou Shamaï ?
La faute à Rousseau ou la faute à Voltaire ?
Vous avez beau faire, vous hésitez… Vous restez indécis.
Mais sur un point, si vous avez ne fût-ce qu'un brin de sympathie pour le Gouvernement d'Israël et ses ministres, vous ne pouvez hésiter. Vous savez à qui la faute. – La faute de quoi ? – Mais la faute de tout, voyons! C'est la faute à Miara, à Gali Baharav-Miara, la Conseillère juridique du Gouvernement. "Conseillère" ? – Faut pas rigoler ! Elle "conseille" de suivre la loi… Mais pour suivre la loi on n'a pas besoin de conseiller. Il suffit d'appliquer la loi ! Non et plus encore en période de réforme judiciaire, un Conseiller ça sert, non pas à la détourner, la loi, oh que non ! on n'oserait jamais, mais à la rendre conforme à la majorité qui il y a trois ans (mais si…vous vous rappelez, c'était avant un matin d'octobre, un 7 du mois d'octobre et la guerre à Gaza) a donné la majorité à ce Gouvernement, c'est-à-dire le droit de faire ce que Bibi veut faire ou ne pas faire. Ce qui – ça vous étonnera – correspond exactement à l'idéologie de chaque ministre qui veut faire ou ne pas faire ce qu'il entend faire. Mais ne voici pas, que dans le pays, des gens, des "phalanges fascistes" comme Bibi les appelle, se permettent de contester, voire de manifester, bref de violer la démocratie. Et que fait la "Conseillère" ? Rien. Ou plutôt… si. Elle refuse qu'on exile les Phalanges sur l'Ile de Ré que Smortrich se propose d'annexer.
Et vous croyez que moi, je vais continuer à prier Avé Miara ?
5 septembre 2025

Rougir de honte

Il est interdit d'écrire sur les murs et le jeune
'harédi [ultra-orthodoxe] qui a écrit sur le
Kotel [le Mur des Lamentations] n'aurait pas dû. Avec de la peinture rouge, il avait tracé ces mots: "Il y a la Shoah à Gaza". Il n'aurait pas dû parce qu'il n'y a pas de Shoah à Gaza. A Gaza, il y a vingt otages qui vivent une shoah et il y a deux millions de Gazaouis qui vivent dans des conditions dures, misérables et dangereuses que le Hamas pourrait délivrer sur l'heure de leur tourment. Le jeune
'harédi a eu tort d'évoquer la Shoah à propos de Gaza. Mais il n'a ni "commis de sacrilège", ni "profané le Nom divin" comme l'a déclaré le rabbin Rabinovitch, Gardien du
Kotel. Parce que le mutisme du Grand Rabbinat, des principaux maîtres des Yeshivoth, de la direction
'harédi et de tant d'autres parmi les chefs religieux du pays, tous ces silences-là, ont fait vibrer le cri du
Kotel.
Si bien qu'il me faut tranquilliser le Ministre Smortrich. Il a accusé les auteurs de l'inscription sur le Mur, d'avoir "oublié ce que c'est d'être juif". Même si le tribunal a jugé l'auteur du délit irresponsable pour avoir fait rougir le Mur, au moins n'avait-il pas oublié ce propos de l'un des Grands du Talmud (
Bèitsa 32b) : "Qui a pitié des hommes appartient à la descendance d'Abraham, notre père. Quant à ceux qui n'ont pas pitié, il est évident qu'ils ne sont pas de la descendance d'Abraham notre père."
13 août 2025

Mea culpa

Il voulait acheter une montre. Alors, il est allé chez l'horloger, en face.
- Je n'ai pas de montre à vendre, lui a dit l'horloger.
- Mais vos montres dans la devanture-là ?
- Je suis circonciseur, cher Monsieur. Alors que voulez-vous que j'y expose dans ma devanture?
C'est une vieille blague juive, ou peut-être une blague goï, servie parmi les blagues juives.
Elle m'est revenue en mémoire à la vue de la paroi noire, placée devant le stand d'Israël au Salon de l'armement du Bourget pour cacher ses armes que l'on ne saurait voir.
C'est sûr, j'aurais préféré qu'Israël expose au Salon floral du Bourget. Et s'il n'y en avait pas qu'il plante des tulipes en Hollande. Ou des lys dans la vallée. Mais dès lors qu'il y a au Bourget un salon de l'armement, je me disais qu'il était fait pour exposer des armements. Bref, tout le monde peut se tromper.
19 juin 2025

Capture d'écran
20h 28: Fin de Chabath. Ou plutôt, comme dit l'hébreu : "Sortie du Chabath". Parce qu'on ne quitte Chabath que pour y revenir une petite semaine après. Donc, sortie à 20h 28 de ce Chabath, 14 juin 2025, sortie du pas-vouloir-savoir, sortie de la relative sérénité d'une Jérusalem aux synagogues bouclées et de ses rues étrangement silencieuses, pour savoir maintenant quels dégâts ont pu causer les fusées, annoncées la nuit dernière, par les sirènes qui perçaient les abris.
20h.28. Trop tard pour capter les gros titres des chaînes de la télé israélienne de 20h. Mais, "
havdala" faite – "havdala" c'est la cérémonie de "séparation" d'avec Chabath – donc "havdala" faite, il ne faut que quelques minutes, par la grâce des fusées horaires, pour
suivre le Journal de 20h sur France 2. La guerre remplit l'écran en premier. Je découvre les images effrayantes de Tel-Aviv, frappée par une ou par deux fusées meurtrières. Comptes-rendus des correspondants, bref commentaire et l'on passe au sujet suivant: Les grêlons. Les grêlons, qui ce jour-là ont frappé la France. Des grêlons gros comme des œufs de catégorie B. Si, je vous assure. Je les ai vus comme chacun, que tenait une main glacée pour les présenter à l'écran.
Non je ne me moque pas. C'est très très désagréable des grêlons sur le crâne et ça frappe durement les champs et les lilas des jardins. Ce qui m'a frappé, c'est le passage des bombes aux grêlons. Elle illustrait une certaine séparation entre la France et Israël, les soucis de la première et ses mélanchonies et les alarmes d'Israël, sa fierté et ses larmes.
15 juin 2025

D'anciens lecteurs me demandent comment le journaliste que je fus et le rabbin que je demeure, se situe par rapport aux polémiques qui ont suivi les propos du rabbin Delphine Horvilleur sur Israël.
Dans Tribune Juiveque j'ai dirigé jusqu'à il y a une trentaine d'années, j'ai toujours prôné la libre expression en Diaspora. Je viens d'ailleurs de le rappeler dans une interview sur le site du judaïsme d'Alsace et de Lorraine. J'avais même imaginé un parlement de la Diaspora et pendant plusieurs parutions, je rapportais les interventions de ses députés ! Je n'ai jamais cru qu'un argument défavorable à la politique de l'État d'Israël, quand il était motivé par le respect du droit, voire par des rêves osés ou rosés, "ajoutait de l'eau au moulin de nos ennemis." Leur eau coule à flot et ces gouttes en plus n'augmentent pas le débit.
J'ai pareillement refusé l'idée du Fauteuil, le fameux "fauteuil dans lequel vous êtes installé alors que là-bas, etc." Au contraire, loin des combats et de la pression sur place, une réflexion du dehors, sincère et raisonnée, ne pouvait que servir les consciences et Israël. Je n'ai pas changé d'avis depuis que j'ai déplacé mon fauteuil à Jérusalem.
En prenant connaissance, rapportés sur Facebook par Janine Elkouby et Jacques Neuburger, entre autres, des insultes proférées contre Delphine Horvilleur, l'ignorance des réalités et le niveau des arguments, je me suis senti humilié et indigné. Encore que parmi les mystères des créations de ce siècle, pour moi, celui de Facebook reste entier. Je ne sais pourquoi je reçois les textes des uns et pas des autres. Si bien que des réseaux souterrains ou volatiles que je n'ai pas repérés, auraient pu modérer mes réactions.
Au plan rabbinique, j'espère ne pas avoir failli aux impératifs que je m'étais fixés. D'abord celui de l'exigence morale. Seconde injonction, celle de Moshé à Dieu: "Que diront les nations"? Le Maître du monde se plut à y consentir. Je prétends que ces sommations doivent être entendues par chacun. Particulièrement des réseaux sociaux, des influenceurs et des médias.
Vient s'ajouter une donnée qu'appelle la situation à Gaza. Elle joue d'abord en faveur des otages, délibérément maltraités, humiliés et affamés: "Tous ceux qui ont pitié des hommes – le Ciel les prend en pitié." Pour nous autres qui implorons la pitié divine, la libération des otages doit l'emporter sur un dessein militaire. Ce dire du Talmud (Shabath 151b) est accentué dans le traité de Bétsa (32 b) :
"On sait que ceux qui ont pitié des hommes appartiennent à la descendance d'Abraham, notre père. Quant à ceux qui n'ont pas pitié, il est évident qu'ils ne sont pas de la descendance d'Abraham notre père". Ce qui signifie, qu'à Gaza comme ailleurs, Israël, État juif, est astreint à l'exercice de la pitié. Et, accessoirement, que les dirigeants du Hamas et ses tueurs qui se réclament d'Ismaël, feraient bien de revoir leur arbre généalogique.
20 mai 2025

"Deep State"
C'est le "Deep State", l'"État profond", qui mine les entreprises de Bibi. Ça n'étonnera que ceux qui n'y croient pas, à l'État profond. Pourtant, le Deep, il figure déjà, noir sur blanc, au verset 2 de la Bible : "La terre était tohu-bohu, ténèbres sur les faces de l'abîme". Pas seulement qu'il existe, l'abîme préexistait à la Création! Il n'allait pas disparaître comme ça… Et puis, comment expliquer autrement le Qatarstophe-gate ?
Ce n'est pas la première fois, vous pensez bien, que le Deep se manifeste dans la région. Mais jusqu'alors, personne n'osait l'identifier. Ni Ben Gourion, ni Begin, pas même Pérès. Bibi, seul, a su le reconnaître.
Parfois, il laisse ses marques. Quand, las d'attendre le Messie sur la Terre d'Israël où ils espéraient le fêter, d'autres Juifs s'y sont rendus pour la cultiver, le Deep lança dans la nature ses "Protocoles des Sages des Sillons." Vous pouvez vérifier: dans nombre de pays arabes, mais pas que, les Protocoles collent toujours à la peau des princes et des populos. Peut-être plus au Qatar ? Demandez à Bibi.
Cela dit, on peut se tromper. M. Netanyahou, ferait bien de se le rappeler. A la première des plaies d'Égypte, quand l'eau du Nil, des étangs et des sources d'Égypte fut changée en sang, le Pharaon, qui pareil à Narcisse aimait regarder le reflet de son visage dans le Nil, vit rouge. La colère le gagna, sûr que tout ce sang était craché de l'abîme par "l'État profond." Qu'il disait. Du coup, il céda au Deep, renvoya Moïse. On connaît la suite.
Nil obstat.
9 avril 2025, veille de
Pessah
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